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Confortable insouciance : Benoit Aquin, Cynthia Girard-Renard, Isabelle Hayeur et David Lafrance

11 juin au 30 juillet 2016

Confortable insouciance : Benoit Aquin, Cynthia Girard-Renard, Isabelle Hayeur et David Lafrance

Benoit Aquin
Genghis Khan, Mongolie (série Le Dust Bowl chinois)
Genghis Khan, Mongolia (The Chinese Dust Bowl), 2006
Impression numérique à pigments de qualité archive
Archival pigment print
Éd. 5 : 61 x 91 cm (24″ x 36”)
Éd. 7 : 81 x 122 cm (32″ x 48″)

Confortable insouciance 

Pour son exposition estivale, la Galerie Hugues Charbonneau propose une sélection d’œuvres qui pointent de manière lucide la conciliation difficile entre le système capitaliste et les luttes écologiques.

À l’évidence, le temps presse alors que l’accélération du réchauffement climatique met en péril des populations humaines, menace la biodiversité ou provoque des phénomènes météorologiques extrêmes… Le déni n’est plus possible. Pourtant, la recherche effrénée de croissance économique et la dépendance actuelle aux énergies fossiles plombent les efforts pour limiter la hausse des températures et la décarbonisation de l’économie. Un virage vers des principes solidaires et durables doit être appliqué à échelle globale, gouvernementale et individuelle.

Cynthia Girard-Renard
Décroissance/ Degrowth, 2014
Acrylique sur mousseline de coton
Acrylic on muslin
397 x 300 cm (156 1/4″ x 118″)
(Photo : Guy L’Heureux)

Dans la galerie, Benoit Aquin nous confronte à deux catastrophes environnementales d’origine humaine. D’une part, son célèbre projet Le “Dust Bowl” chinois (2006-2009) nous donne à voir à la désertification de l’ancienne « route de la soie » en Mongolie Intérieure. D’autre part, sa série Mégantic (2013) témoigne du pire déversement pétrolier terrestre survenu à ce jour en Amérique du Nord – désormais emblématique de la gestion désinvolte encadrant le lobby des hydrocarbures. Cynthia Girard-Renard, pour sa part, présente une grande peinture scénique issue du projet Unicorns and Dictators (2014) présenté à la Fondation Esker, Calgary. Y pose frontalement un personnage hybride rappelant la figure du trickster avec pour oreilles des usines en pleine action. Il est entouré de lapins déclamant leur inquiétude au sujet de l’avenir, et de nuages sur lesquels sont inscrits des mots comme : nature, profit capital…

Isabelle Hayeur
Écume d’étang (série Underworld), 2015
Édition 5
127 x 91 cm (50″ x 36″)

Isabelle Hayeur nous transporte sous l’eau avec sa série de longue haleine Underworlds (2008-2015) qui révèle des paysages aquatiques dont les écosystèmes ont été complètement déréglés. Cet angle de vue inhabituel rend compte efficacement de la dégradation des plans d’eau attribuable à l’urbanisation et à l’industrialisation massives. Enfin, David Lafrance à travers sa sérieEarthships (2015) se penche sur les maisons autosuffisantes du même nom en juxtaposant de miniatures scènes bucoliques; et des interprétations schématiques ou abstraites des systèmes écoénergétiques de ces domiciles. Lafrance nous invite à réfléchir sur ce paradis vert, certes fantasmé, mais qui s’oppose diamétralement à notre hyperconsommation et à notre dépendance technologique.

David Lafrance
Earthship 07, 2015
Huile sur panneau
Oil on panel
15 x 20 cm (6″ x 8″)

Le titre de cette exposition a été inspiré par l’article « La confortable inconscience » de Josée Blanchette paru au Devoir le 26 février dernier.