fbpx

Moridja Kitenge Banza : 1

6 mars au 13 avril 2019

Moridja Kitenge Banza : 1

 

 

Moridja Kitenge Banza, Christ Pantocrator No1, 2017
Acrylique sur bois, feuille d’or
Acrylic on panel, gold leaf
40 x 30 cm (15,75” x 11,75”) 

 

Dans le cadre de sa première exposition à la Galerie Hugues Charbonneau, Moridja Kitenge Banza présente un tableau issu de sa série « Christ pantocrator » qui explore la complexité de son identité culturelle congolaise à travers des symboles coloniaux enracinés auxquels l’artiste fait subir un glissement de sens. L’artiste décrit ce corpus dans le texte qui suit.

 

Christ pantocrator part de l’icône chrétienne byzantine de Jésus Christ représenté comme étant glorieux et tout puissant. Il s’agit d’une série de peintures qui questionne ma relation avec les masques africains que l’on retrouve dans plusieurs musées occidentaux.

Dans la plupart des cultures africaines, les masques sont réalisés pour être utilisés lors de rites sacrés et de cérémonies célébrant la naissance, la mort ou les récoltes. Déplacés dans un environnement muséal, ils se trouvent amputés de leur contexte de souche et révèlent également ces apories : l’historiquede leur provenance reste méconnu des pays d’où ils viennent et l’identité des artistes, elle, demeure inconnue dans le lieu où ils sont implantés. Objets silencieux et décontextualisés, par leur existence, ils sont pourtant des preuves matérielles de la diversité et de la complexité des sociétés contemporaines africaines. Ce sont des véhicules de transmission essentiels des mœurs et coutumes pour les futures générations africaines.

Mes réflexions sont guidées par une analyse critique des composantes historico-culturelles de mon pays d’origine, la République démocratique du Congo, mais aussi par mon expérience de vie combinant ainsi des multiplicités de sens et d’histoires. Le catholicisme y est présent, transmis à mes ancêtres par les pères jésuites lors de l’évangélisation du Congo, de même que mes traditions familiales. Mon regard actuel sur ces symboles persistants est dynamisé par un élan créatif double, entre mémoire et réappropriation.

Pour ce faire, je puise dans les différents musées qui ont ces objets africains dans leurs collections. Sur la peinture iconographique du Pantocrator que je reproduis, je couvre la tête du Christ des masques choisis. Par cette intervention, je leur redonne leur gloire et leur fonction qui est celle d’être porté.

— Moridja Kitenge Banza

 

Moridja Kitenge Banza : 1 (exposition_exhibition), 2019, Galerie Hugues Charbonneau, Montréal, Canada (photo : Jean-Michael Seminaro)

 

 

Biographie

Moridja Kitenge Banza est un artiste canadien d’origine congolaise né à Kinshasa en 1980 en République démocratique du Congo. Il est diplômé de l’Académie des beaux-arts de Kinshasa, de l’École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole ainsi que de la faculté des Sciences humaines et sociales de l’Université de La Rochelle.En 2010, il a reçu  le 1er prix de La Biennale de l’Art africain contemporain, DAK’ART, pour la vidéo Hymne à nouset l’installation De 1848 à nos jours. Son travail a été présenté au Musée Dauphinois (Grenoble, France), au Museum of Contemporary Art (Rosklide, Danemark), à la Arndt Gallery et à la Ngbk (Berlin, Allemagne), à la Biennale Internationale de Casablanca (Casablanca, Maroc), à la Fondation Attijariwafa bank (Casablanca, Maroc), à la Fondation Blachère (Apt, France) ainsi qu’àla BAnQ, à la galerie Joyce Yahouda, à Oboro et au Musée des beaux-arts de Montréal (Montréal, Canada).

 

Démarche artistique

Artiste multidisciplinaire, je m’exprime à travers la peinture, la photographie, la vidéo, le dessin et l’installation.

Ma démarche artistique se situe entre la réalité et la fiction, moyen par lequel j’interroge l’histoire, la mémoire et l’identité des lieux où j’habite ou que j’ai habité en lien avec la place que j’occupe dans ceux-ci. Je confonds intentionnellement réalité et fiction afin de perturber les récits hégémoniques et de créer des espaces où le discours marginal peut exister. Puisant dans les réalités actuelles ou anciennes, j’organise, j’assemble, je trace des figures, tel un géomètre, en me réappropriant les codes des représentations culturelles, politiques, sociales et économiques. Ainsi, je fabrique mes propres outils pour mieux investir le territoire de l’autre dans le but de nourrir tous ces domaines de recherche qui inspirent ma pratique.

 

La galerie tient à remercier Anne-Isabelle Pronkina pour sa contribution au développement de l’idée de cette exposition.

Moridja Kitenge Banza, Authentique #1, 2017
Impression archive au jet d’encre sur papier
Archival digital inkjet print on paper
Édition 3/5
86,3 x 61 cm (34” x 24”)