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L’érosion de la scène

11 mai au 18 juin 2022

L’érosion de la scène

La Galerie Hugues Charbonneau est heureuse de présenter l’exposition de groupe L’érosion de la scène. David Lafrance sera accompagné des artistes invitées Miri Chekhanovich et Isabelle Parson. Le titre de l’exposition fait référence à un extrait de l’essai L’invention du Paysage d’Anne Cauquelin. La philosophe y décrit l’évolution de l’art du paysage au fil des siècles. Parmi les idées formulées dans ce texte, il y a celle qui veut que le paysage soit définitivement libéré et mis au-devant de la scène par un détachement de toutes contraintes décoratives.

L’exposition se penche sur des écosystèmes qui ont d’abord été nos environnements naturels puis qui ont été entièrement assujettis à l’activité humaine industrielle et post-industrielle. Les trois artistes s’intéressent aux types d’états d’esprit qui sont propices à l’observation de la nature. Leurs sujets d’étude ont ceci de particulier qu’ils se transforment au fil du temps et des saisons. Par des observations et des études de matériaux, les artistes révèlent une suite « d’émerveillements locaux, spontanés et furtifs, tel un semis du mois d’avril qui fait craquer le terreau ». Les œuvres produites soulignent la complexité de notre rapport au monde extérieur. L’insistance, voir la stabilité de ces démarches, crée ici une suite d’observations où les comparables sont riches et révélateurs, donnant fruits à des découvertes autant enivrantes qu’inquiétantes.

Biographies

L’œuvre de l’artiste interdisciplinaire Miri Chekhanovich marie la recherche sur les biomatériaux, la vidéo et l’installation. Née en Arménie, Miri a grandi à Jérusalem et a immigré au Canada en 2013. Elle vit et travaille actuellement à Tiohtiake, Montréal, où elle a terminé une maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia au sein du département de Fibres et pratiques matérielles. Son travail est une invitation à la lenteur et au développement de « l’action de prendre soin ». Guidée par l’intuition, son travail raconte des histoires s’intéressant aux déchets, aux changements climatiques, à l’histoire géologique, à la biologie, aux blessures traumatiques et à l’illusion du temps. Artiste impliquée et engagée, elle crée de manière douce une œuvre déclenchée par l’état d’urgence. Cette contradiction de sensations vise à passer d’un état à l’autre, question de partager et d’inclure ces interventions dans l’espace public. Elle invite le spectateur à se mobiliser et à devenir participant actif au développement de l’œuvre et de ses idées rassembleuses. Son installation vidéo Être avec a été présentée par le centre Phi à Montréal ainsi que dans le cadre de la Biennale de Venise en 2019. Le travail de Chekhanovich est soutenu par le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec et l’Office national du film. Ses recherches universitaires ont été supportées par le Fonds de recherche du Québec – Science et culture (FQRSC).

David Lafrance (n. 1976) détient une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia à Montréal (2021). Son travail explore notre contact avec la nature et l’environnement sous l’influence d’une tension située entre l’admiration du sujet choisi et l’hostilité d’un espace proposé. Agencés de façon hasardeuse, tels des collages aux multiples repentirs, les sujets fragmentés évoquent l’ambivalence à livrer un message clair quant au statut du paysage peint à l’ère des catastrophes écologiques. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions et biennales au Canada, aux États-Unis et en France. Parmi ses expositions individuelles récentes, soulignons celles à la Galerie Hugues Charbonneau (2021), à la Maison de la culture Marie-Uguay (2018), au Ceaac à Strasbourg (2015), à l’Œil de Poisson à Québec (2014) et au Musée régional de Rimouski (2012) qui lui a valu le prix de la « meilleure exposition hors Montréal » au Gala des arts visuels de l’AGAC. Ses œuvres sont présentes dans plusieurs collections, dont celles du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée d’art contemporain de Montréal, d’Hydro-Québec, de la Caisse de dépôt et de placement du Québec et du Mouvement Desjardins. Il vit à Montréal et travaille à Saint-Jean-Baptiste de Rouville.

Isabelle Parson poursuit une maîtrise en photographie à l’Université Concordia à Montréal. Depuis quelques années, Isabelle Parson occupe une serre comme atelier, un espace qu’elle a choisi pour l’unicité de sa lumière fluide et diaphane. Sa pratique s’élabore dans la réminiscence d’expériences vécues, dont celle d’une mort imminente à l’âge de 7 ans. Par le biais de la photographie, Parson développe une vision sensible qui souligne ce qui relève de la symbiose aux limites de l’organique, du minéral et du synthétique. Inspirée de son vécu et des approches féministes interrogeant la matière et son agentivité, consciente de la fragilité de l’existence, elle aborde la notion de transition de l’inerte au vivant. Son travail a été diffusé lors d’expositions récentes, notamment à Art Souterrain (Créer des Ponts, 2021), Artch – art contemporain émergent (2020) et à la Foire d’art contemporain de Saint-Lambert (2020-2019). Elle est lauréate de plusieurs prix et distinctions, dont la bourse d’études supérieures en photographie The Mildred Lande and Margot Lande Graduate Scholarship (2022, Concordia) et le prix Coup de cœur de la relève de la revue Esse (2021). En 2021, Isabelle Parson a réalisé une résidence sur le compte Instagram « Culture vitale, culture locale » de Culture Montérégie. Ses œuvres font partie de collections privées et institutionnelles.