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Karen Tam : Œuvres récentes

10 mars au 10 avril 2021

Karen Tam : Œuvres récentes

L’idée de départ de la série Ruinscape Drawings (2020) est inspirée des histoires d’attaques raciales contre les personnes asiatiques ainsi que des actes de vandalisme dans le quartier chinois, durant la pandémie du coronavirus, lorsque les Asiatiques ont été injustement blâmés pour la propagation de la COVID-19. Liant ces incidents à d’autres événements du 20e siècle (comme les émeutes anti-asiatiques de 1907 à Vancouver) et aux quartiers chinois qui ont disparu, Karen Tam exprime sa colère et sa crainte par le biais de ses dessins. En même temps, les dessins et les deux pièces textiles commémorent les héritages culturels des premiers Canadiens d’origine chinoise et leurs espaces. Inspirée par les drapeaux de la marine chinoise et l’habillage de scène des opéras cantonnais, la bannière brodée et décorée de paillette, 金山夢 Gold Mountain Dreams (Flag) (2021), fait référence à la migration, tandis que Longevity to Our Elders (2021) poursuit les traditions des familles qui présentent une bannière de longévité à leurs aînés afin de célébrer les grandes étapes à leur anniversaire (exemple : 60, 70, 80 ans). Cette dernière (celle avec le grand caractère chinois au centre signifiant « longue vie ») questionne également comment ces aînés font face à l’isolement social, aux problèmes de santé mentale, aux risques sanitaires et aux attaques anti-asiatiques constantes pendant la pandémie.

BIOGRAPHIE

Vivant et travaillant à Montréal, Karen Tam est une artiste dont les recherches portent sur différentes formes de construction et de représentation de l’identité culturelle à travers installations, sculptures, œuvres textiles et dessins. Depuis 2000, elle a exposé son travail et participé à des résidences artistiques en Amérique du Nord et en Europe, notamment au Victoria and Alberta Museum (Royaume-Uni), au He Xiangning Art Museum (Chine), au Musée des beaux-arts de Montréal (Canada), à la résidence Deutsche Börse Residency au Frankfurter Kunstverein (Allemagne). Elle a reçu des subventions et des bourses du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Elle a été finaliste du Prix Louis Comtois en 2017, finaliste du Prix en art actuel du Musée national des beaux-arts de Québec en 2016 et elle a été sélectionnée sur la liste longue du prestigieux Prix Sobey pour les arts en 2010 et en 2016. Ses projets à venir comprennent un projet d’art public et des expositions individuelles et de groupe à Montréal, à Toronto, à Campbell River et à Longueuil.

Karen Tam a obtenu un diplôme de maîtrise en sculpture à la School of the Art Institute of Chicago ainsi qu’un doctorat au Centre for Cultural Studies de la Goldsmiths, University of London. En plus de faire partie de collections privées au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni,les œuvres de l’artiste sont présentes dans de nombreuses collections de musées et d’entreprises, telles que le Irish Museum of Modern Art, le Musée des beaux-arts de Montréal, la Collection Hydro-Québec, la Collection de la Banque Royale du Canada et la Microsoft Art Collection. Elle est représentée par la Galerie Hugues Charbonneau à Montréal.

 

DÉMARCHE ARTISTIQUE

À travers ses sculptures et ses installations où elle recrée des espaces comme les restaurants chinois, les salons d’opium, les boutiques de curiosités du quartier chinois, les ateliers des premiers artistes canadiens d’origine chinoise ainsi que d’autres sites de rencontres culturelles, elle regarde comment l’expérience du corps dans l’espace permet de comprendre leur histoire et leur communauté. Un engagement profond dans la recherche d’archives et de collections l’a amenée à s’interroger sur les histoires qui sont collectées et racontées ainsi qu’à interrogerles récits qui ont été construits autour de la diaspora chinoise. Elle soulève les questions suivantes : « Comment pouvons-nous nous souvenir, représenter, soutenir et, simultanément, nier l’effacement de nos histoires, de nos espaces et de notre communauté ? S’il existe des traces minimes de l’existence d’un individu ou d’une organisation, quels sont les moyens de les rendre à nouveau visibles ? » À travers ses œuvres, en mettant activement en lumière les aspects négligés de la culture et des communautés sino-canadiennes, son intention est de créer descontrepoids aux canons acceptés, aux histoires officielles, aux archives et aux collections publiques.