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Alain Paiement : Masses / Particules

5 septembre au 12 octobre 2019

Alain Paiement : Masses / Particules

Vernissage le 5 septembre de 17h à 19h en présence de l’artiste

 

Alain Paiement, Masses / Particules, 2019
Impression directe sur panneau Dibond; chassis en aluminium.
Direct print on Dibond panel, aluminium frame
244 x 351 cm (96” x 138”)

Dans le contexte de Momenta | Biennale de l’image, la galerie présente deux grands photomontages numériques d’Alain Paiement, composés de milliers de morceaux d’images de foules provenant de tous les continents. Ces détails photographiques sont prélevés des actualités depuis quelques années, saisis lors de manifestations populaires dont les motivations sont explicitement politiques, puis aussi lors de fêtes, d’évènements religieux et sportifs, ou d’autres possibles rassemblements.

Les tableaux produisent une illusion de perspective en modifiant progressivement l’échelle des individus qui y figurent. Il y a un effet de « mouvement de foule » alors que tous regardent à peu près dans la même direction. Néanmoins, malgré ces ressemblances, ils demeurent très différents. Alors que l’un, en noir et blanc, mise sur la perte de singularité individuelle dans la masse, l’autre, en couleur, a pour effet d’exacerber l’expressivité des manifestants.

L’exposition évoque indirectement les migrations et les tensions actuelles entre diverses populations.

 

Masses / Particules

Les foules sont abordées comme des densités de particules dynamiques.

Les portions d’images assemblées ne soulignent pas la mimique des personnes, telles qu’on les rencontre habituellement dans les scènes de manifestations. L’expression des figurants est sublimée par leur nombre. Ils ne brandissent pas d’écriteaux. N’expriment pas ou peu de colère ou de joie.  Ils sont d’autant plus anonymes que les morceaux d’images isolent des portions de masses indifférenciées. Leurs juxtapositions et leurs décolorations les confondent, alors que le processus de fragmentation pulvérise la population dans un fourmillement de particules apparemment innombrables. Nous sommes à distance, comme si l’on regardait des fourmis sans comprendre leur organisation.

La masse devient une texture hallucinée, un mouvement aléatoire de poussières, un mapping météorologique. Peut-être une évocation céleste. L’image ouvre d’autres possibilités figuratives, variant de loin en proche dans une infinité de détails.

 

Alain Paiement, Grand rassemblement (Vive la Sociale), 2019
Impression directe sur panneau Dibond; chassis en aluminium.
Direct print on Dibond panel, aluminium frame
244 x 383 cm (96” x 151”)

Grand Rassemblement (Vive la Sociale)

Les coupes et raccordements entre des parties d’images hétérogènes créent une foule de visages composites. Nous assistons à une « mascarade » de faciès inventés. Parfois grotesques, presque toujours dramatiques. Les citoyens sont en colère, en pleurs, en rires, en caresses, en prières et en violences. Nous approchons du drame de personnages synthétiques, dans une fiction de soulèvement.

Ils coexistent par assemblage, regroupés pour une « cause commune » non identifiée. Alors que plusieurs crient ou parlent au moyen de mégaphones, le collage reste aussi silencieux que bavard. Les pancartes et banderoles sont hors-champ. Nous n’avons aucun texte pour nous dire ce qui meut le peuple.

Le sous-titre « Vive la Sociale » renvoie à un tableau de James Ensor datant de 1888, intitulé l’Entrée du Christ à Bruxelles, dont les dimensions sont comparables, dans lequel une banderole portant ce slogan se voit suspendue au dessus d’une foule de personnages populaires plutôt clownesques.

 

Une exposition en deux volets

La recherche développée dans ce projet a ouvert quelques idées en photo et vidéo dans lesquelles sont abordés les signes – écriteaux, signes des mains, emblèmes et autres langages – affichés lors de rassemblements. Pour une prochaine exposition au cours de l’année qui vient.

Alain Paiement vit à Montréal.Il est artiste et professeur à l’Université du Québec à Montréal. Ses recherches l’ont amené à travailler plusieurs formes d’arts visuels, entre peinture, photographie, sculpture et installation architecturale, avec des méthodes influencées par les sciences géographiques. Ses œuvres ont été présentées régulièrement dans plusieurs pays depuis le début des années 80.  Retenons ici les expositions Amphithéâtres, au Power Plant à Toronto en 1989, The Power of the City / the City of Power,  au Whitney Museum Downtown, New-York en 1992,  Mappemondes, au Musée d’art Moderne de Liège en 1999 et Surfacing, au Tinglado 2, Tarragone (Espagne) en 2004. Plus récemment, dans les expositions Alice in Wonderland à Turku en Finlande et à Cadiz en Espagne en 2011 et en 2012, Lost in landscape au Musée d’art moderne et contemporain de Trento (Italie) en 2015 et There all is order and beauty à Argos, Centre for art and media, à Bruxelles, en 2019. Ila reçu le prix Louis-Comtois en 2002 et a été finaliste pour le prix Scotia en photographie en 2012. Il a réalisé plusieurs œuvres dans des édifices et espaces publiques à Montréal, dont Tessellations sans finau Centre de recherche du CHUM en 2013 et Bleu de bleu, installation sur l’autoroute 20 en 2017.