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Julie Trudel : Réflexion, couleur et lumière

30 mars au 30 avril 2022

Julie Trudel : Réflexion, couleur et lumière

Vernissage le 30 mars 2022 de 16h à 19h en présence de l’artiste

Matière, volume, couleur, lumière. Telles sont les composantes essentielles de la pratique de Julie Trudel. Du point de vuecontemporain, on perçoit un lien avec les préoccupations premières du minimalisme et son exploration de la géométrie. (Le travail de Donald Judd, en particulier, est une référence pour Trudel.) Pourtant, les formes chantournées et sculpturales de Trudel, qu’elles soient murales ou autoportantes, canalisent ces éléments perceptuels dans des œuvres qui en élargissent les principes. C’est un processus profondément influencé par sa sensibilité de peintre et par une curiosité constante pour la complexité technique et le vaste potentiel de la forme et de la lumière. Examinons le Triptique spécifique, où de fines couches de peinture protectrice et de revêtement miroir ont été retirées ponctuellement de panneaux d’acrylique industriels colorés,qui ont ensuite été placés en compositions triangulaires s’avançant horizontalement à partir du mur de la galerie. Ou le Polyptique spécifique, avec ses feuilles d’acryliques miroirs thermoformées rouges, bleus et jaunes s’élevant du sol de la galerie en un écran de formes additionnées. La lumière ambiante est l’agent actif, se reflétant sur les surfaces angulaires et s’infiltrant à l’intérieur des volumes ouverts de Trudel pour créer des jeux d’ombres et de lumière colorés d’intensités variables (elle appelle cela « peindre sans peinture ») tout en impliquant les spectateurs, qui aperçoivent leur reflet. Envisagez cela, peut-être, comme une série de projets expérimentaux ou d’études de composition antinomiques, où l’infini devient fini et le fini devient infini. —Bryne McLaughlin

Démarche

Au cœur de la pratique picturale de Julie Trudel se trouve l’hypothèse suivante : la création d’œuvres au moyen de contraintes processuelles aurait le potentiel de faire émerger des effets visuels inédits. Ainsi, elle expérimente avec les propriétés de la peinture par le truchement de protocoles de travail simples, qui émergent des contraintes qu’elle s’impose à l’amorce de chaque nouveau projet. Ces dernières varient entre le choix d’une gamme de couleurs restreinte, de matériauxparticuliers, d’une technique de fabrication ou d’un principe de composition préétabli. De cette manière, Trudel se situe dans un courant de pratiques réflexives et conceptuelles qui porte son attention sur le mode d’élaboration du tableau et interroge l’instabilité perceptuelle de la peinture. Ses recherches portent sur la peinture en tant que pratique multidisciplinaire, à travers une étude des matériaux et des procédés qui caractérisent ses enjeux. Cette approche tend à actualiser des problématiques traditionnelles de la peinture abstraite, à travers des œuvres qui cherchent à en renouveler les techniques et les limites perceptuelles, autant du côté du médium, de la mise en espace que des émotions qu’elle suscite.

 

Biographie

Détentrice d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Julie Trudel a exposé à travers le Canada, en Europe et aux États-Unis, notamment dans une exposition individuelle à NARS Foundation, Brooklyn, (2018). Son travail a aussi été inclus dans deux importants panoramas de la peinture canadienne actuelle : Entangled : Two Views on Contemporary Canadian Painting à la Vancouver Art Gallery (2017) et Le projet peinture à la Galerie de l’UQAM (2013). En plus de cumuler de nombreuses bourses de recherche ainsi que plusieurs résidences d’artistes canadiennes et internationales, Trudel a été finaliste du concours de peinture pancanadien RBC à deux reprises (2011, 2012) et lauréate du Prix Joseph Plaskett en peinture (2013). Elle est professeure de peinture à l’UQAM à Montréal, où elle vit et travaille.

 

Remerciements

L’artiste remercie chaleureusement l’École des arts visuels et médiatiques et la Faculté des arts de l’UQAM, pour le financement de ce projet. Elle souhaite souligner la contribution active et précieuse des assistant.es d’atelier qui ont participé à ce projet au fil de années : Éloïse Carrier, Raphaëlle Groulx-Julien, Vincent Lussier et Maria Claudia Quijano. Le soutien technique de Mario Baillargeon, Alexandre Bérubé, Danny Glaude, Olivier Heaps-Drolet, Geneviève Le-Guerrier-Aubry et Christine Terreault s’est également avéré essentiel.