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Radar 2024

9 mai au 15 juin 2024

Radar 2024

Il me fait plaisir de porter à votre attention six artistes qui sont sur mon radar. J’espère que cette deuxième édition de Radar contribuera à leurs élans et vous permettra d’approfondir leurs démarches artistiques. Je souhaiterais en profiter pour remercier chaleureusement Jad et Roula Shimaly, car ils ont généreusement soutenu quatre de ces artistes dans le cadre du programme de résidence Atelier 43.

– Hugues Charbonneau

Karam Arteen est né en Syrie en 1989. L’intensification des combats à Alep a forcé sa famille à immigrer à Montréal en 2015. Dans un monde qui privilégie souvent la perfection, Arteen croit que ce sont les imperfections de la vie qui nous rendent pleinement humains. Ses œuvres explorent les aspects bruts, émotionnels et non polis de la vie. Il fait souvent référence à des films, tout en y ajoutant ses propres variantes et rebondissements. Il a reçu le premier prix du concours Al Baas (Syrie) en 2001, 2002 et 2003. Son travail a été exposé au Canada, au Musée des métiers d’art du Québec, à Artch et à Art Toronto avec The Next Contemporary.

 

La fragilité viscérale des œufs écrasés, la tension des fils rouges reliant les amants et les mères aux enfants, et les compositions carnavalesques de femmes-oiseaux – Molly Bertheaud (née à New York et vivant à Montréal) a recourt au symbolisme zoologique et aux mythologies personnelles pour explorer la vulnérabilité du cœur qui s’ouvre vers l’autre. Elle mêle le conte, le mythe, l’écologie et la mortalité pour créer des récits sur l’amour, le désir et la responsabilité. Elle poursuit actuellement sa maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia. En 2023, elle a été sélectionnée pour Artch et le programme de résidence de l’Atelier 43. La galerie McClure lui a offert une exposition solo en 2024.

 

Marie-Danielle Duval est une artiste sénégalo-québécoise basée à Tiohtià:ke/Montréal. Elle détient un baccalauréat en Arts visuels et médiatiques à l’UQAM (2021) et poursuit actuellement une maîtrise en Arts à l’Université Concordia. Via la lentille de son expérience diasporique, Marie-Danielle puise dans la littérature et la tradition orale pour donner vie à des figures fictives dont les histoires reflètent des problématiques contemporaines. En soulevant des questions identitaires, son travail établit un dialogue interdisciplinaire entre la peinture et la littérature, s’intéressant au pouvoir transformateur des récits sur nos réalités.

 

Mallory Lowe Mpoka est une artiste multidisciplinaire belge camerounaise queer basée à Montréal. Avec Camera Obscura (chambre noire en latin), Mpoka aborde les thèmes de la commémoration, de la subversion, de l’histoire coloniale et de la représentation, en déconstruisant les modes de fabrication traditionnels et en expérimentant le potentiel narratif et matériel des images et des objets. À travers une exploration auto-ethnographique, elle plonge dans l’héritage colonial de la photographie et de la camera obscura. Elle s’inspirant de l’esthétique du daguerréotype et des autoportraits de silhouettes pour fabriquer des photo-objets qui résonnent au-delà de son héritage polyphonique. Son premier livre d’artiste sera publié à l’automne 2024, parallèlement à une exposition au Musée des beaux-arts du Canada.

 

Kimberly Orjuela est une artiste visuelle d’origine colombienne. Elle vit actuellement à Montréal. Son travail explore les manières dont nous pouvons décoloniser nos esprits en réécrivant, à même l’argile, des récits mésestimés. Par ce processus, elle contribue à préserver sa culture et à honorer ses ancêtres. Orjuela canalise son énergie créatrice dans l’exploration de ses racines culturelles et spirituelles. Pour elle, l’art est un témoignage de son engagement à honorer la terre. Ses œuvres ont été exposées internationalement, dans des galeries, à l’Outsider Art Fair de New York, et font partie de diverses collections telles que la Collection Majudia et le Gardiner Museum.

 

Olivier Vilaire (n. Haïti, v. Canada), connu sous le nom d’Oski Awoyo, utilise son art comme un véhicule d’auto-décolonisation, de découverte de soi et de transcendance. Vilaire imprègne son travail des couleurs, des rythmes et de l’énergie de sa terre natale. Il puise son inspiration dans la nature et dans les marques laissées par les humains, les animaux et les éléments sur les surfaces. Il trouve souvent un sens qui résonne avec son parcours personnel en tirant des parallèles avec les mythologies haïtiennes et au-delà̀. Vilaire croit au pouvoir transformateur de l’art pour émanciper l’âme. Son travail a notamment été présenté à la Fonderie Darling, au CIDIHCA, au Livart, au Conseil des arts de Montréal, à la Maison d’Haïti et au Musée des beaux-arts de Montréal.