Phylogeny est un corpus d’œuvres abordant les thèmes du changement climatique et de la destruction, de la mutation et de l’extinction inter-espèces, y compris des humains; un ensemble d’idées qui me semblent importantes et qui se greffent pertinemment à ma pratique à l’heure actuelle. Cette nouvelle série est destinée à concrétiser et à résoudre mes travaux antérieurs sur l’immigration et les changements sociaux, idéologiques, spirituels et culturels de la diaspora. L’intention est également de transposer mes recherches dans un espace qui critique et analyse la façon dont nous éduquons la société à travers les musées et l’exposition muséale, l’archivage, et les pratiques liées à ce type particulier d’enseignement… et son acceptation inhérente, son ton, ses préjugés, ses suppositions et ses limitations.
L’objectif consiste à traiter la taxidermie et le naturalisme comme un art appliqué à travers lequel la pensée critique peut se manifester, en s’appropriant le contexte colonisateur et quantificateur de ces techniques. Les mutations que je représente doivent être basées sur des possibilités imaginées d’espèces terrestres, s’inspirant des projections scientifiques traitant des changements appliqués sur les biomes. Il s’agit en fait d’aborder la physiologie animale, le temps et le changement en tant qu’idées extensibles, et d’étudier la signification de la présentation d’un avenir physiologique spéculatif affectant différents corps vivants. Cette série aborde également la fonction d’exposition des musées d’histoire naturelle et la finalité supposée des connaissances présentées dans ce cadre. Elle s’efforce aussi de mettre en évidence les questions interreliées et urgentes du changement climatique, de la destruction des biomes, de l’extinction et des diverses postures qu’occupent les humains à travers ces questions, soit en tant que spectateurs, instigateurs, participants, auteurs et victimes.
— Rajni Perera, Montréal, 2023
